Les étudiants étrangers, un vivier de talents pour le Canada
par
Hélène Brochier

Pourquoi les étudiants étrangers constituent un vivier de Talents de premier choix pour les entreprises canadiennes ?
Les étudiants internationaux qui viennent effectuer leurs études ou une partie de celles-ci au Canada, représentent une aubaine pour les entreprises canadiennes. Dans une période de pénurie de main-d’œuvre, ils représentent non seulement une opportunité pour les compagnies de combler cette dernière mais constituent également une source de Talents qualifiés.
En effet, 75% d’entre eux sont diplômés en sciences, technologies, génie et mathématiques. D’après une étude menée par la Conférence des élus de Montréal, les étudiants internationaux permettent de répondre aux enjeux de vieillissement de la population, d’accroître le niveau de qualification des employés notamment dans des secteurs de hautes technologies, d’attirer des investissements de firmes étrangères, d’apporter un réseau international et une richesse culturelle diversifiée.
Les étudiants étrangers les plus recherchés par les entreprises canadiennes sont ceux qui opèrent dans des secteurs hautement qualifiés comme l’ingénierie, la finance, les TI et la santé. L’avantage que représente ces étudiants est qu’ils peuvent, durant leurs études, travailler jusqu’à 20h par semaine hors campus. Une fois leur diplôme en poche, il se doit de les retenir.
Les politiques mises en place par le Gouvernement du Canada pour attirer et retenir les étudiants étrangers
Le Gouvernement du Canada, à travers sa stratégie de régionalisation, a mis en place la Stratégie en matière d’éducation internationale qui a pour principal objectif de retenir les étudiants étrangers ayant obtenu leur diplôme dans la province où ils ont fait leurs études (le taux était de 47% entre 2010 et 2016).
Toujours dans la même optique, le Gouvernement du Canada a lancé en 2016 la Stratégie de croissance pour l’Atlantique dont le but est d’accélérer la croissance économique du pays, notamment via l’attraction et la rétention des étudiants étrangers. De telles stratégies ont également pour objectif de retenir les étudiants dans des villes ou le taux de rétention est plus faible comme celles à l’extérieur de Toronto, Vancouver et Montréal.
Comment attirer les étudiants étrangers dans une optique de les retenir ensuite ? Quels facteurs ont un poids dans la rétention de ces Talents ?
Avant de retenir les étudiants étrangers, il est nécessaire de les attirer sur le territoire canadien. Pour cela, nous avons identifié 4 axes de travail sur lesquels le Gouvernement du Canada et les différentes institutions doivent se concentrer pour favoriser leur attraction : la clarification des démarches d’immigration, la promotion de la qualité des universités canadiennes à l’étranger, la mise en place d’aides financières, l’augmentation du budget attribué aux établissements pour attirer les étudiants étrangers et favoriser l’intégration des étudiants étrangers sur les plans professionnels et culturels.
Vient ensuite la phase de rétention des étudiants étrangers. Différents facteurs rentrent en compte dans leur choix de rester au Canada, en voici quelques-uns :
- La mise en relation de leur établissement universitaire avec des entreprises
- L’accès à des formations et à des services de réseautage
- Les opportunités professionnelles
- L’assouplissement des démarches d’immigration pour les étudiants déjà présents au Canada
- La prolongation du permis post-diplôme de 2 à 3 ans
- La qualité de vie et la culture
- Les relations internationales privilégiées avec certains pays, on pense notamment aux relations historiques entre la France et le Canada
- La reconnaissance des diplômes obtenus à l’étranger
- La volonté du Gouvernement de proposer la résidence permanente aux anciens étudiants étrangers restés au Canada
Quel permis de travail à favoriser pour un étudiant étranger qui souhaite rester au Canada après études ?
Témoignage de Louis Moreau, étudiant français
Louis Moreau est un étudiant français qui s’est établit à Québec pour rejoindre l’Université Laval après avoir étudié en Ontario. L’étudiant de 25 ans étudie en MBA Global Business et évolue dans le Rouge et Or Athlétisme.
Au départ, son envie de s’établir au Québec résidait dans deux raisons principales : l’attrait pour les programmes universitaires proposés et la réputation de l’équipe sportive de l’université. Cependant, après avoir découvert plus amplement la ville de Québec, Louis a réalisé que les perspectives d’embauche et d’avenir lui étaient plus favorables qu’en France.
Durant son parcours universitaire, il a intégré une compagnie québécoise pour qui il travaillait jusqu’à 20h par semaine. Cette restriction de travail explicitée par son permis d’étude fut d’abord un point bloquant pour Louis et son entreprise. De son côté, cela le limitait en termes de revenus alors que l’entreprise quant à elle, ne pouvait répondre à ses réels besoins qui nécessitaient un employé à temps plein.
Cependant, la rencontre avec son employeur fut pour Louis une très belle opportunité puisqu’aujourd’hui, il a été embauché à temps plein suite à l’obtention de son diplôme. L’entreprise de Louis est accompagnée d’un service d’avocats qui l’aide dans les démarches d’obtention de son permis post-diplôme. En attendant, il profite de sa famille en France tout en continuant de travailler à distance.
Louis est très content de la tournure des évènements et de pouvoir rester à Québec, lui qui aime la culture qu’il trouve plus « européanisée » que celle qu’il a pu expérimentée en Ontario, plus « américanisée ». Louis ne voit que des avantages à son installation post-diplôme à Québec : un processus de recrutement bien plus rapide qu’en France, une forte implantation du télétravail, un salaire attractif pour un profil junior, une équipe de travail internationale et un trajet France-Québec qui reste abordable (6h). Le seul inconvénient qu’il nous cite est le coût de la vie qu’il juge plus cher qu’en France dans la vie quotidienne.
Merci à Louis Moreau pour son retour d’expérience, et tous nos vœux de réussite pour la suite.
Sources
https://numerique.banq.qc.ca/patrimoine/details/52327/2463397
https://cbie.ca/wp-content/uploads/2018/06/Retenir-les-%C3%A9tudiants-internationaux.pdf
https://www150.statcan.gc.ca/n1/pub/36-28-0001/2021006/article/00003-fra.htm
https://www.montrealinternational.com/fr/etudier/
https://www.gov.nl.ca/immigration/files/Employer-retaining-guide_FR.pdf
par Hélène Brochier
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