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Full remote vs travail hybride : le combat du siècle ?

Rédigé par Edmond Kean | 29 juin 2023 17:33:00

Full remote vs travail hybride : le combat du siècle ?

Mesdames et messieurs, bonsoir ! 

Le match de ce soir est un match qui fera date, je dirais même plus : c’est le match du siècle !

Prenez place et cramponnez-vous bien à vos sièges : ce soir, pas de cadeaux sur le ring, pas de pitié… On s’attend à une véritable boucherie !

Sans plus attendre, présentons nos deux combattants…

À ma droite : le gagnant incontesté durant deux années consécutives, j’ai nommé l’incroyable full remote ! Battu depuis la fin du confinement, Il semble bien décidé à reconquérir son titre. 

A ma gauche : le jeune vainqueur et grand favori, poids lourd de tous les recrutements actuels, champion tous terrains, invaincu depuis la fin de la pandémie, j’ai nommé le travail hybride !   Va-t-il conserver son titre ? Il en est convaincu !

Voilà nos adversaires prêts à balancer punchs et uppercuts : productivité, équilibre vie pro-vie privée, rentabilité, cohésion d’équipe, motivation… De quoi mettre les points sur les i !

Il va y avoir du sport, mais restez tranquille, on vous décrira tout, round après round !

Let’s get ready to rumble!

 

Challenger 1 :  le full remote (Alias 100 % distanciel) 

Full remote, qui es-tu ?

  • Nationalité/présentation

Le nom en dit long…

Remote : mot anglais, signifie isolé/distant, on peut alors traduire la notion par « forme de travail à distance, on utilise aussi le mot de télétravail ».

Remote worker : travailleur à distance

Full remote : « full » signifiant complet, on peut donc considérer qu’il s’agit d’un « employé libéré des contraintes du présentiel ». C’est un travailleur exclusivement en télétravail… Fini les bureaux !

  • Équipement du champion :

Notre combattant a besoin d’un équipement informatique complet avec accès internet et, bien entendu, de la fée électricité !

  • Salle ou lieu de combat :

Partout ! On ne lui connaît aucune limite géographique, juste des contraintes techniques…

En théorie, il peut travailler n’importe où : espace de coworking, cafés ou plus simplement son domicile… Et pour certains, les doigts de pieds en éventail au bord de la mer, mais ceux-là sont de grands champions, des légendes !

Le full remote est utilisé dans de plus en plus d'entreprises, particulièrement dans les start-ups, souvent innovantes concernant le temps de travail des employés.

Contrairement au télétravail, le collaborateur full remote ne vient que très rarement dans les locaux de son entreprise…

  • Heure d’entraînement ou des combats

S’il est libre d’organiser ses combats, notre challenger aura une très grande flexibilité horaire. Assez appréciable pour beaucoup de collaborateurs full remote…

  • Origines

Apparu en France en 1978 avec l’ingénieur Louis Brunel, le mot télétravail existait déjà aux États-Unis. Le terme « telework » apparaît dans le journal du « Washington Post » dès les années 70.

Si, dès les années 50, le concept de travail à la maison existe, il faut attendre l’apparition de moyens technologiques comme le fax pour voir, chez les cadres, une pratique du télétravail se développer dans les années 90.

Mais c’est avec internet et les autres innovations technologiques qu’il se développe réellement dans les années 2000. Le confinement, imposé par la crise sanitaire, lui donne un tremplin définitif…

 

Profil d’un champion :

Souvenez-vous : il a remporté tous les matchs lors de la période Covid, il a su conquérir les cœurs des employés comme des entreprises…

Il avait mis KO toutes nos petites contrariétés :

  • Les embouteillages ? Finis !
  • Se lever trop tôt pour partir au boulot ? Terminé aussi !
  • S’habiller à toute vitesse et prendre un café rapide ? Non ! On prend le temps…

 

Quelques chiffres : 

Selon le rapport Okta (2023), seuls 10% des entreprises acceptent un télétravail illimité à leurs salariés.

Et selon une enquête de Remote (2022), on comptait 8,5% de salariés français en full remote .

Du côté des Etats-Unis, on comptabilise 16% des entreprises en mode full remote. 

 

Et les autres pays européens ? 

  • 27,9%  au Royaume-Uni
  • 23% en Allemagne
  • 23,15% aux Pays-Bas.

La France a, comme on peut le voir, un peu de retard à rattraper dans ce domaine.

Challenger 2 : le travail hybride

  • Palmarès :

Ça commence fort : « hybrid work » a été élu mot de l’année 2022 par le magazine britannique The Economist ! Rien que ça !

  • Présentation :

Le travail hybride est une organisation du travail flexible combinant le travail à distance et le travail sur site. En fonction d’accords passés entre les salariés et l’employeur, des journées de télétravail pourront être effectuées dans la semaine.

Le travail comprend des conditions similaires au full remote mais avec plus de contraintes.

Cette approche permet de bénéficier des avantages des deux modèles : télétravail et présentiel. On obtient ainsi les avantages du travail à distance tout en évitant l’isolement grâce aux avantages du travail en équipe en présentiel.

  • Heure d’entraînement et lieux des combats :

Le travailleur hybride va partager son temps de travail entre les locaux de l’entreprise et son domicile ou un espace de coworking.

Selon le rapport Okta (2023), 45% des entreprises accordent jusqu’à 3 jours/semaine en télétravail, puis 22% pour 2 jours, puis 17% pour 4 jours et 5% pour une journée seulement.

  • Palmarès précédent :

Si, en 2020, selon la Dares, on approchait les 41 % de télétravailleurs, on parle de 55% en 2022, selon une enquête de JLL.

On est loin des 3% en 2017 et 6,6% en 2018 :

 

A présent, place au combat et que le meilleur gagne !

 

Round 1 : la productivité 

  • Côté combattants et côté organisateurs :

Qui est le plus productif, qui est le plus efficace ?

Longtemps, les entreprises ont été méfiantes vis-à-vis du télétravail…

Comment être sûr du travail effectué par celui qu’on ne peut surveiller ?

En France, la culture du présentiel reste forte. On veut pouvoir surveiller le collaborateur, vérifier qu’il effectue son temps de travail… Mais les dernières enquêtes montrent un basculement d’opinion des entreprises.

Le dernier rapport d’Okta, indique clairement que les entreprises voient à présent le télétravail comme plus productif : qu’importe le pays, en Europe, qu’il s’agisse de la France, de l’Allemagne, des Pays-Bas ou encore la suède ou le Royaume-Uni, tous sont unanimes !

À plus de 60%, ils estiment le télétravail comme plus productif que le travail en présentiel.

Seuls 10% maximum voient encore le télétravail comme pas ou moins productif…

Le full remote prend donc l’avantage sur cette manche.

En gagnant du temps sur les transports, en travaillant dans un cadre choisi, le collaborateur peut se détendre et travailler plus à son aise. Un travailleur plus épanoui sera alors plus productif, plus efficace, plus motivé...   De quoi booster ses résultats !

Cependant, il faut aussi remarquer quelques obstacles…

On peut être vite distrait lorsqu’on travaille chez soi !

Il y a toujours quelque chose à faire pour la famille, les enfants ou des tentations diverses ! Les visioconférences peuvent vite être interrompues par nos charmantes têtes blondes ou par un conjoint qui n’a pas entendu que vous étiez en pleine réunion…

On ne peut donc pas miser sur une productivité toujours à son maximum ! Le bureau a aussi ses avantages lorsque vous avez des lieux destinés exclusivement à vos activités pros…

C'est donc un faible et fragile avantage pour le full remote... 

Round 2 : Équilibre vie pro/vie perso

  • Côté combattants et organisateurs :

C’est une des préoccupations forte et prioritaire des salariés depuis le covid : réussir à mieux équilibrer le temps passé entre boulot et famille ou amis, etc.

Cette aspiration est la conséquence du télétravail imposé par le confinement.

Un constat s’est imposé chez les collaborateurs : on ne veut plus revenir au 100% présentiel !

Si le télétravail permet de passer moins de temps au travail et de profiter davantage de sa vie privée, alors il faut pouvoir obtenir une flexibilité des horaires et des modes de travail.

53% des salariés sont exigeants sur ce critère d’équilibre vie pro/vie perso !

 

Sur ce point, le full remote a, de nouveau, l’avantage : il permet, tout à la fois, une totale flexibilité concernant les horaires, le lieu et le temps de travail !

On travaille quand on veut, où on veut… Et tout le temps !

De l’autre côté, le travail hybride, lui, impose encore quelques jours de présentiel sur le lieu de travail… Il est donc moins flexible, mais permet tout de même de mieux répartir son temps.

Le full remote semble l’emporter de peu… Pas tout à fait, c’est plus compliqué !

Quand on travaille chez soi ou dans un café, voire à l’autre bout du monde, il est parfois difficile de déconnecter, d’imposer une barrière stricte entre travail et vie perso.

Le travailleur remote peut vite dépasser ses horaires s’il ne fait pas attention.

Celui qui travaille en présentiel et suit des horaires classiques de bureau sera plus en phase avec le rythme de son équipe : pauses, repas du midi, départ du soir… La déconnexion est plus nette, le rythme plus tranché.

Les visio, les mails se multiplient pour manager le télétravailleur… Le contact n’est donc pas inexistant, mais un sentiment d’isolement peut vite toucher celui qui travaille seul chez lui.

Ainsi, si le télétravail est apprécié, il comporte aussi ses limites…

L’équilibre vie privée/vie pro dépendra beaucoup du tempérament de chacun : quelqu’un d’auto-organisé et de discipliné saura apprécier le full remote et en bénéficier pour équilibrer sa vie entre travail et famille. Mais ce ne sera pas forcément le cas de monsieur tout le monde…

Match nul… Pour le moment !

Round 3 : Et la rentabilité ?

  • Côté combattants et organisateurs :

Soyons clair : c’est un véritable uppercut que porte ici le full remote à son adversaire !

En effet, il permet de nombreuses économies aux entreprises et aux télétravailleurs : diminution ou disparition des bureaux, réduction des coûts de transports, réduction des coûts d’énergie pour les bureaux, mais aussi sur les loyers, le mobilier…

Sans compter la possibilité d’embaucher des travailleurs sans limites géographiques et à moindre coût… Les possibilités sont nombreuses !

N’oublions pas que le télétravail, en full remote ou en travail hybride a des conséquences bénéfiques sur le moral et le bien-être de nombreux collaborateurs. Les résultats sont très positifs : moins d’absences, moins de turnover et une marque employeur qui est attractive.

Là aussi, les économies s’ensuivent.

Attention cependant à pas négliger l’importance des investissements technologiques pour avoir une entreprise full remote efficace… Toutes les infrastructures technologiques du remote sont à acquérir pour éviter les dysfonctionnements possibles.

Ici, pas de doute, le full remote est gagnant haut la main.

Round 4 : Cohésion d’équipe

  • Côté combattants et organisateurs :

On pourrait parier sans risques sur une victoire du travail hybride dans ce round. 

Difficile de voir ses collègues, d’improviser des discussions ou des réunions lorsque les seuls contacts que l’on a passent automatiquement par écran interposé.

Si on peut se lasser des réunions en présentiel, c’est peut-être pire en visio…

Rien de mieux que le vrai contact avec ses collègues au bureau, n’est-ce pas ?

Le full remote laisse peu de place aux moments de convivialité. Chacun est enfermé dans sa bulle et ne va interpeller l’autre que pour des raisons pro.

La petite pause-café ou du midi avec les collègues…n’a pas sa place dans le full remote.

Le full remote peut même apporter un sentiment d’isolement, de solitude pendant le boulot alors que le travail hybride laisse la place aux retrouvailles des copains du bureau. Même les plus casse-pieds du boulot peuvent nous manquer à force de rester trop longtemps isolé…

Et si votre équipe est internationale, sur plusieurs fuseaux horaires, les visios deviennent compliqués à partager.

Bref, comme on dit : « y a pas photo ». Victoire du travail hybride !

Et voilà que nos adversaires se sont vaillamment battus tout au long de ces quatre rounds.

Comme vous avez pu le constater, ils ne sont pas faits de cadeaux et les marques et ecchymoses sur leurs visages prouvent bien la force des coups portés...

On se rapproche plus du cubisme que d’une peinture classique, croyez-moi !

Que conclure ? Qui est le vainqueur de ce match ?

L'avantage semble porter sur le full remote qui aurait une légère avance sur le travail hybride.

Mais si vous avez bien suivi le match, nos deux adversaires semblent bien plus proches du match nul que d'une victoire indiscutable...

Alors, restez vigilant et optez pour la formule qui correspond le mieux à vos équipes, à vos collaborateurs si vous êtes employeur ou manager et à vous-même si vous êtes salariés !

Le télétravail a en tout cas de beaux jours devant lui et nous vous donnons rendez-vous au prochain article pour vous éclairer sur les meilleurs moyens de réussir un emploi full remote. À bientôt.